Détecteurs de radars : la gendarmerie les recheche

La gendarmerie a procédé à un vaste coup de filet contre les conducteurs propriétaires de détecteurs de radar. Au mois de mars 2010, plus de 600 personnes ont été interpellées. Pourquoi, comment?

Un récapitulatif est sans doute nécessaire. Les avertisseurs de radars sont autorisés en France. Ce sont de simples systèmes de positionnement GPS couplés à une base de données des radars. Les systèmes Coyote, Snooper, Inforad, etc, sont donc autorisés.
Les détecteurs de radar, eux, sont des systèmes qui captent les ondes électromagnétiques émises par les radars et préviennent le conducteur ou même parfois brouillent les ondes. Ces systèmes de détection et de brouillage sont totalement interdits, en France et dans les plupart des pays du monde.

Les détecteurs de radars interdits, les avertisseurs autorisés

Un détecteur de radar a des avantages certains sur les avertisseurs de radar : en effet il permet de détecter tous les radars, même les radars mobiles, avec une quasi certitude (à condition d'avoir un détecteur performant).

Les avertisseurs remplissent quasiment le même rôle, à la différence que les radars dont la position n'est pas connue et rentrée dans la base de données ne seront pas annoncés au conducteur. Leur autorisation est sans doute due à un retard d'adaptation de la législation; en effet les détecteurs qui dérivent d'une technologie militaire sont interdits depuis longtemps, et les avertisseurs de radars n'ont vraiment été performants qu'avec la démocratisation et la baisse des coûts des technologies GPS et surtout l'apparition des radars fixes dont le positionnement est facile à établir, contrairement aux radars mobiles. Lorsque les avertisseurs de radars ont commencés à se vendre à grande échelle, il était trop tard pour changer la législation et les interdire.

Des détecteurs de radars vendus par internet

Néanmoins, la demande existe toujours pour les détecteurs de radar. Certaines estimations donnent jusqu'à 100 000 le nombre de personnes utilisant un détecteur de radar en France. Interdits à la vente en France, il est possible de s'en procurer, la solution la plus simple étant via des sites de vente en ligne.
Les marques de détecteurs de radar les plus connues sont Whistler, Belltronics, Valentine, Cobra. Souvent de conception américaine, ces produits sont vendus par le web puis expédiés soit depuis les Etats-Unis, Hong-Kong ou des territoires comme Andorre.
Leur coût varie en fonction des modèles et des options (détection frontale ou multidirectionnelle, etc) mais débute généralement autour de 300 euros pour les modèles les plus simples, 500 euros pour les modèles plus performants, et plus.

Détecteurs de radar et la loi

La loi est claire : ces appareils sont interdits. L'article R413-15 du code de la route prévoit 1500 euros d'amende, une suspension du permis pouvant aller jusqu'à trois ans, le retrait de deux points sur le permis, la saisie du matériel voire même du véhicule en cas de possession d'un détecteur de radar (infraction de 5ème classe).

Coup de filet de la gendarmerie

Révélé par le magazine Auto-Plus, un vaste coup de filet de la gendarmerie a été réalisé récemment. Plus de 600 personnes ayant acheté un détecteur de radar ont ainsi été épinglés, les gendarmes ayant directement confisqué les détecteurs de radars chez les possesseurs.

La tactique utilisée par la gendarmerie montre bien qu'aussi bien les acheteurs que les vendeurs sont ciblés. En effet il semblerait que les gendarmes aient mis sous surveillance un site de vente de détecteurs de radar, basé en Andorre. En infiltrant, d'une manière pas forcément très légale, la base de donnée du site, ils ont pu établir la liste des clients français ayant passé commande d'un détecteur de radar. Il ne leur restait plus qu'à aller sonner à la porte des acheteurs.

Les avocats dénoncent la méthode, en insistant notamment sur le fait qu'avoir acheté un détecteur sur un site internet ne signifie pas forcément qu'il y ait eu détention et utilisation. En ce qui concerne la détention, le point semble être caduque puisque la gendarmerie est venue chercher les détecteurs au domicile des acheteurs.

Mais le message à retenir semble clair : la utilisateurs de détecteur de radar sont dans le collimateur de la gendarmerie, et il n'est pas sûr que le jeu en vaille la chandelle, surtout lorsque l'offre des avertisseurs de radars est aussi diversifiée et performante. En particulier le système Coyote.

N'hésitez pas à faire part de vos avis, votre analyse et point de vue sur les détecteurs de radar et les actions récentes de la gendarmerie en envoyant vos commentaires, ci-dessous.