Liberté baillonnée

Une nouvelle loi en Espagne bâillonne les libertés: pour avoir publié sur faceb00k une photo d'une voiture garée sur une place handicapée, une espagnole a été condamnée à payer 800€ d'amende.

baillon

Dans nos pays civilisés, de plus en plus de lois liberticides sont approuvés par les parlements. En Espagne, la bien mal nommée loi de "sécurité citoyenne", encore appelée loi Mordaza du nom de son initiateur, punit une quantité de comportements d'amendes allant jusqu'à 600 000€. En Espagne, contrairement à la France cette année, il y eut un combat entre les partisans de la sécurité citoyenne, et les défendeurs des libertés. Mais le résultat fut le même: la loi a été adoptée.

Alors, la sécurité citoyenne, ou la liberté? Prenons l'exemple frappant de la première application de cette loi Mordaza: a Alicante, une citoyenne espagnole voit une voiture de police garée sur une place handicapé. Elle prend le véhicule en photo (ci-dessous) et la publie sur faceb00k avec un message du genre "gare-toi où ça te fait plaisir et sans risquer de PV".

loi du baillon

La photo est retirée de faceb00k dans les 24 heures, mais la femme est poursuivie pour avoir enfreint la nouvelle loi Mordaza. Plus particulièrement ceci :“El uso no autorizado de imágenes o datos personales o profesionales de autoridades o miembros de las Fuerzas y Cuerpos de Seguridad que pueda poner en peligro la seguridad personal o familiar de los agentes, de las instalaciones protegidas o en riesgo el éxito de una operación, con respeto fundamental al derecho a la información”. Autrement dit, on lui reproche d'avoir mis en danger la sécurité par la publication de cette photo. Et en conséquence, amende de 800€. Le monde à l'envers. Franco est de retour.

Voilà pourquoi il faut être très prudent avant d'accepter de voir nos libertés réduites en échange d'une soit disant sécurité "citoyenne". Ca ne changera pas grand chose pour notre sécurité, et cela donnera à l'autorité les moyens de nous bâillonner en toute légalité. La porte est grande ouverte aux abus.

Mots clés