Rentabilité record : 22 millions d'€ annuels pour le meilleur radar

Chaque année, 22 millions d'euros. C'est ce que rapporte, après estimation, le meilleur radar de France. Cela correspond à une moyenne de 462 flashs par jour! Comment en est-on arrivé là?

radar business

Radar à gros chiffre

Trois raisons majeures expliquent la rentabilité phénoménale de ce radar :

  • La nouveauté.
  • Le nombre de véhicules sur cet axe.
  • La vitesse autorisée élevée peu avant le radar qui flashe à 50 km/h

Rentabilité radar : nouveauté

Sur une route, la plupart des usagers sont des habitués : ils connaissent bien le trajet, les points dangereux, les zones de ralentissement, les emplacements des radars, etc. Ainsi, un radar ayant été installé il y a plusieurs années ne flashe que les conducteurs ne connaissant pas bien cette portion de route, ou ceux ne faisant pas attention. Dans le cas du radar record au revenu estimé à 22 millions d'€ pour l'année 2011, il s'agit d'un radar fraichement installé, en février 2011. De ce fait, beaucoup d'usagers habitués à cette route se sont fait surprendre une ou deux fois et désormais font et feront très attention. En 2012 et années suivantes, cet effet nouveauté estompera en partie les revenus du radar. C'est ce qu'explique Charles Chevance, chef de la cellule sécurité et circulation de Haute-Savoie : «les chiffres d’infractions devraient baisser avec le temps. Car les automobilistes empruntant cette route sont presque les mêmes tous les jours».

Rentabilité radar : flux de véhicule

Il est logique qu'un radar contrôlant un large flux de véhicules aura plus de "chances" d'attraper des véhicules en excès de vitesse qu'un radar situé sur une route isolé où le nombre de véhicules quotidien est très faible. Dans le cas de notre radar record, et comme les autres radars dans le haut du classement, il est positionné sur un axe où le flux de véhicule est très important, sur l'autoroute A41. D'après Charles Chevance encore : «le trafic sur cette section est important, c’est le point de passage principal des frontaliers vers la Suisse. Nous estimons que près de 21000 voitures transitent chaque jour devant ce radar».

Rentabilité radar : zone de réduction de la vitesse autorisée

Un radar situé peu après une zone de réduction de vitesse sera toujours plus rentable qu'un radar situé dans une zone à vitesse autorisée stable. En effet, de nombreux conducteurs ne vont pas immédiatement se rendre compte de la réduction de vitesse ou vont décélérer lentement vers la nouvelle vitesse maxi autorisée. Pendant cette phase de prise de conscience ou de décélération lente, ils sont à une vitesse supérieure à celle autorisée. Et se font flasher. Le radar record de 2011 se situe juste avant une barrière de péage sur autoroute, peu de temps auparavant les conducteurs roulaient à 130 km/h, et le radar est installé dans une zone de décélération où la vitesse maxi est de 50 km/h. De nombreux automobilistes et motards sont encore à une vitesse légèrement supérieure, en train de freiner. Flash.

Quelques photos du radar record pour la rentabilité

rentabilité radar

radar record

radar 22 millions d'euros

Une vue du ciel de la position du radar record

Ces photos permettent de mieux se rendre compte de la position du radar sur l'autoroute (matérialisé par un point rouge).

position du radar rentable

position du radar rentable

Radar à 22 millions d'euros, vrai ou faux?

C'est les journalistes d'Auto-Plus qui ont estimé le chiffre de 22 millions d'euros annuel, et ce à partir du chiffre (connu et validé) du nombre de flash sur l'année 2011. Ils se sont basé sur une valeur moyenne de PV et sur un pourcentage de PV payés. Charles Chevance toujours, donne un éclairage un peu différent sur ce chiffre : «Il faut relativiser, car l’ensemble des infractions relevées ne donne pas lieu à une contravention effective. Je n’ai pas connaissance des chiffres précis, mais il existe un «déchet» qui peut être très important, pour des raisons diverses, par exemple une plaque illisible ou des automobilistes résidant à l’étranger.» Oui, mais les journalistes d'Auto-Plus n'ont pas fait leurs calculs au hasard.