Test salivaire anti-drogue

Amateurs de cana et autres substances illicites, attention : de nouveaux tests salivaires, annoncés début juillet par la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, ont été mis en service. Les tests salivaires sont destinés à déceler la présence de stupéfiants chez les conducteurs. Leur première mise en service a eu lieu le lundi 11 août, à Antibes (Alpes-Maritimes). A l'entrée de la ville, les conducteurs contrôlés ont dû donner aux forces de l'ordre un échantillon de salive prélevé à l'aide d'un bâtonnet. Mélangé à une substance chimique, cet échantillon révèle au bout de huit minutes environ si la personne a consommé des drogues.

Principal intérêt de ces tests pour les forces de l'ordre, leur rapidité : "les tests salivaires se font rapidement, c'est très simple (...)", a commenté la ministre de l'intérieur, qui s'est rendue à Antibes. "Je crois qu'il s'agit là de tests particulièrement efficaces", a-t-elle ajouté. Ils permettent de rechercher des traces de cocaïne, héroïne, cannabis, amphétamines, et ecstasy. Si un trait horizontal rouge se dessine en face d'un des types de drogue recherchés, le contrôle est négatif. Si la surface reste blanche, le contrôle est positif : il y a eu consommation de drogue. Auparavant, les test pratiqués (urinaires) demandaient beaucoup plus de temps.

Lors de cette première journée, les résultats ont été étonnants, et déroutants : sur dix tests pratiqués en une heure, trois ont été positifs au cannabis. Un des automobilistes a affirmé que sa consommation remontait à environ trois jours, une autre à la veille au soir. Selon le Dr Jean-Marie Ménard, présent sur le site, le test peut détecter une prise de stupéfiant remontant à dix, voire douze jours. Mais à ce stade, le conducteur peut-il encore être considéré comme étant sous l'emprise des produits consommés? Autre faiblesse du test, reconnue par la ministre : la prise de certains médicaments peut faire réagir l'appareil positivement.

Pour répondre à la première faiblesse, et pour éviter toute méprise et afin de déterminer la quantité de drogue présente, une prise de sang est pratiquée dans la foulée d'un test salivaire positif. En attendant le résultat du test, le conducteur lui, est privé de son permis... Un peu gênant donc, surtout si la dernière consommation remonte à plusieurs jours. La quantité et le type de stupéfiant détecté feront partie des critères pris en compte par la justice. Celle-ci peut prononcer une peine pouvant attiendre 4 500 euros d'amende, deux ans de prison et trois ans de suspension de permis, a rappelé le procureur de Grasse, Philippe Guémas.

Michèle Alliot-Marie a annoncé que 52 000 tests seront distribués aux forces de l'ordre dans l'ensemble du territoire. Selon une enquête de 2005, coordonnée par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies, le fait d'avoir fumé un joint multiplie par deux les risques d'accident mortel sur la route, par quinze s'il est associé à l'alcool. Cette enquête estime que la conduite sous emprise de cannabis cause 230 morts par an.

Prudence et vigilance sur les routes!