A quoi la police et la justice est-elle occupée?

Les événements de ces derniers jours font peur et font l'actualité : en particulier un jeune homme tabassé et planté de deux coups de couteaux à Grenoble par une meute de jeunes, sans aucune raison apparente. Mais de nombreux autres événements similaires ont lieu et apparaissent dans les informations locales. La société s'interroge, pourquoi, comment, que faire. Que fait la police, que fait la justice?

Situation au niveau de la répression routière

Les effectifs de la police, en baisse, sont souvents avancés pour expliquer, en partie, la hausse des violences dans notre société. Et pourtant, on constate que malgré la baisse des effectifs, la répression routière a fortement augmentée ces dernières années.

Ce que l'on peut constater, c'est une augmentation très importante de la répression tout ou en partie automatisée (radars fixes, radars mobiles avec traitement des PVs automatisée) et une légère baisse des contraventions traditionnelles, qui s'explique, ou pourrait s'expliquer, par la baisse des effectifs.

Une automatisation de la répression routière

La clé du succès de la répression routière, malgré la baisse des effectifs de police, a été et est encore l'automatisation maximum des procédures. Cette automatisation est facilitée par l'existence de larges bases de données et de moyens fiables de validation (plaques de circulation, cartes grises, etc).

Bien que pas toujours juste et présentant des lacunes, par exemple pour les conducteurs étrangers, le système automatisé permet à moindre coût de mettre en place une répression importante sur les citoyens usagers de la route.

Et l'automatisation est quasi complète, puisqu'elle va des procédures de police aux procédures de justice : depuis l'excès de vitesse jusqu'à la délivrance du PV, tout va très vite, la machine est bien huilée, avec peu d'intervention humaine. dans la plupart des cas, on ne sort pas de l'automatisme.

Efficacité de la police et justice pour la répression routière

Ce qu'il faut retenir c'est sans doute la rapidité de la sanction, et la faible marge de manœuvre laissée à un automobiliste recevant une contravention. C'est "automatique".
Cela est en partie du à la mise en place de procédures qui font qu'entre le travail de la police et celui de la justice, dans le cadre de la répression routière, tout va très vite.

Et le résultat est là : l'impact est très important sur le comportement des usagers de la route, avec en particulier une baisse significative de la vitesse moyenne et des grands excès de vitesse en proportion de tous les excès de vitesse.


Bien sûr on peut être ou ne pas être d'accord sur le bien fondé de mettre en place une politique de répression dure et sans pitié (car automatique) sur les usagers de la route, et qui de plus rapporte à l'Etat, mais le succès "factuel" de la politique est là.

Problèmes de violence, efficacité de la police et justice?

De toute évidence, en ce qui concerne les problèmes de violence, la police et la justice sont beaucoup moins efficaces. Les hommes et femmes des forces de l'ordre sont souvent débordés, les procédures sont longues, les choses n'avancent pas. Les condamnations de justice ne suivent pas toujours les faits, et un sentiment d'impunité face à un système lent, débordé et confus s'installe.

La leçon de la répression routière est à appliquer à la violence. Bien que les situations soient différentes et en particulier en ce qui concerne la collecte des preuves et la diversité des situations, une harmonisation des procédures est sans doute à revoir. Objectif : faire disparaitre ce sentiment d'impunité et de toute puissance.

Faire disparaitre ce sentiment d'impunité

En mettant en place des procédures plus claires et harmonisées sur tout le territoire, et entre la police et la justice, et en donnant à la justice les moyens de punir efficacement et surtout systématiquement, l'impunité diminuerait.

Il faut que la justice aille jusque au bout du travail entrepris par la police, et que les sanctions soient claires, rapides et prévisibles. Réduire l'impunité a un impact direct. Cela a été le cas pour la répression routière, cela pourrait être le cas pour la violence dans notre société.

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